Créé en 1974, le Fonds de solidarité des groupes populaires de Québec prend son origine dans la volonté d’autofinancement des divers organismes des quartiers centraux de la ville de Québec. Il est d’ailleurs « le plus ancien des fonds locaux des régions de Québec et Chaudière-Appalaches »1.
C’est à la suite de l’annonce d’une diminution substantielle de leur financement par la Plume Rouge, l’ancêtre de Centraide Québec, que quatre organismes mettent sur pied le Fonds, à partir d’un projet imaginé par le groupe Avocates populaires (aujourd’hui l’Association de défense des droits sociaux du Québec métropolitain – ADDSQM) et la Coopérative de travail. L’objectif est de permettre aux organismes membres d’assurer leur autonomie financière en regroupant leurs forces et par la mise en commun de leurs actions d’autofinancement.
Les années 80 marquent un changement dans la composition du Fonds : certains groupes quittent la fondation en raison de l’accessibilité à de nouvelles sources de financements alors que d’autres groupes s’y joignent. C’est avec l’arrivée des AmiEs de la Terre en 1989 que le Fonds prend forme tel que nous le connaissons aujourd’hui.
Les groupes membres du Fonds par année d’adhésion |
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Association pour la défense des droits sociaux du Québec Métropolitain | 1974 |
Bureau d’animation et information logement (BAIL) | 1974 |
Comité de citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur (CCCQSS) | 1974 |
Journal Droit de Parole | 1980 |
Comité populaire Saint-Jean Baptiste | 1984 |
Radio Basse-Ville CKIA FM | 1985 |
Alter Justice (Anciennement le Groupe de défense des droits des détenuEs de Québec) | 1988 |
AmiEs de la Terre de Québec | 1989 |
L’autogestion
Comme pour tout organisme à but non lucratif, la gestion du Fonds est assurée par ses membres, qui constituent à la fois l’assemblée générale et le conseil d’administration. Ce sont donc les groupes membres qui déterminent, ensemble, les orientations entourant la campagne annuelle de financement et les activités-bénéfices. Le Fonds embauche un employé afin d’assurer la coordination et le fonctionnement.
Si, entre 1980 et 1992, l’attribution du financement se faisait sur la base d’une évaluation des besoins de chacun des organismes, le Fonds de solidarité opte depuis pour une répartition à parts égales entre ses membres.
L’autofinancement, plus que jamais
Même si le Fonds n’a jamais remplacé le financement d’organisme comme Centraide, sa contribution demeure importante pour les groupes associés. L’étude2 portant sur le financement des organismes communautaires réalisée par le Secrétariat à l’action communautaire autonome en 2006 démontrait que les groupes de défense collective de droits reçoivent en moyenne 20% de moins de l’État que les autres organismes communautaires. Le Fonds offre donc à ses groupes membres un complément de revenus qui n’est pas sans importance. Pour plusieurs groupes, c’est ce qui peut permettre la réalisation ou non d’une activité.
1: COMEAU, Yvan. Études de cas d’entreprise d’économie sociale : Le Fonds de solidarité des groupes populaires de Québec. Cahier du CRISES, Collection « Études de cas d’entreprise d’économie sociale ». Mai 1999. p.1
2: Soutient financier du gouvernement du Québec en matière d’action communautaire. Gouvernement du Québec, 2006.